La haine du chroniqueur

J’intitule cet article la haine du chroniqueur. Le chroniqueur français — parce qu’il s’agit bien d’un mal français — est ainsi qu’il s’invente maître du temps, du monde, et surtout de comment il va. C’est insupportable. Expurgez les chroniqueurs et arrachez les bourgeons !

Tous ces chroniqueurs rassemblés ne forment rien d’autre qu’un Café du commerce. Avec des références.

Je prends pour exemple l’ouverture de l’antenne de France Culture le matin. Depuis 30 ans, j’écoute France Culture tous les matins. Je suis ce que l’on appelle un aficionado de France Culture. Culture Matin de Jean Lebrun a fait partie de mon ADN. Je l’ai aimé jusqu’à ce que son politiquement correct et son partisianisme n’éclatent aux grands jours avec la guerre de Yougoslavie. Heureusement, il quitta le navire qu’il semblait saborder tout seul.

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Leçons de Haïkus

Pour écrire un haïku, il faut impérativement respecter quatre qualités :

  • Sabi : la simplicité et la conscience du temps qui passe et qui altère les choses et les êtres
  • Sh?ri : la capacité à suggérer l’amour des choses humbles
  • Hosomi : la découverte de la beauté du quotidien
  • Karumi : l’humour qui allège la gravité des choses

Encore une escale…

Alvaro Mutis est un très grand écrivain et ce qui ne gâte rien l’un de mes très chers amis. Comme il ne publie plus de livres depuis quelques années, j’ai pensé lui rendre un petit hommage à travers des citations de “La dernière escale du Tramp Steamer”, ce court roman est tout empli de la grâce que la lecture d’Alvaro Mutis procure. Pour re-découvrir l’écrivain colombien.

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Confession d’un joueur (sa vie racontée par Maradona)

La vie de Diego Armando Maradona est un conte. Parce que Maradona est toujours resté un enfant. C’est donc un conte pour enfant et comme tel il est édifiant. Il faut dire à tous ceux qui disent que Maradona ne se montra pas assez exemplaire pour un sportif de cet acabit qu’ils ont tort. C’est la plus grande histoire exemplaire moderne. Elle doit être racontée encore et encore.

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Ce que Monsieur Ouine dit à notre époque…

Monsieur Ouine, l’un des plus grands romans français du XXe siècle, apporte bon nombre de réponses au monde moderne comme il va. Les quelques citations qui suivent donnent un aperçu du Mal insinué partout.

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Les vertus de l’ennui

Dans un petit livre acide (De la France, traduit par Alain Paruit. L’Herne), Emil Cioran, donnait une réponse au malaise français. Il expliquait combien il tenait à l’ennui, mais il distinguait deux sortes d’ennuis :  celui qui ouvre « ses portes à l’infini », « comme prolongation dans le spirituel d’un vide immanent de l’être » et celui qu’il pense comme l’un des maux les plus importants de la France, son ennui « dépourvu d’infini ». Il l’appelle « l’ennui de la clarté. […] la fatigue des choses comprises ».

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Notes sur L’Enfant de volupté

Notes sur L’Enfant de Volupté de Gabriele D’Annunzio.
P 58. Entre l’obélisque de la Trinité et la colonne de la Conception, j’ai suspendu en ex-voto mon coeur catholique et païen.

Elle rit de sa phrase. Il avait un madrigal sur les lèvres au sujet de se coeur suspendu ; mais il ne le prononça point, car il lui déplaisait de prolonger le dialogue sur ce ton faux et léger et de gâter ainsi son intime jouissance. Il se tut.

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Notes sur Histoire du catholicisme

Notes à partir de Histoire du catholicisme de Jean-Pierre Moisset (chapitre 9 : Le choc de la modernité (mi-XVIIIe siècle — 1870).
p 394. Le rituel du toucher des écrouelles à l’issue du sacre, toujours pratiqué, perd de son crédit. De manière symptomatique, la formule d’imposition, la formule d’imposition des mains se transforment. Elle était « le roi te touche, Dieu te guérit » ; elle devient « le roi te touche, Dieu te guérisse ». Un autre signe de la mise à distance des certitudes anciennes et de l’émergence d’un nouveau rapport à l’autorité se trouvé dans la diffusion des pratiques contraceptives à partir du milieu du XVIIIe siècle, toujours en France.

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Notes sur la Révolution française

La plupart des citations concernant la Révolution française données dans cet article proviennent du livre “Historiquement correct” de Jean Sévillia.

Soljenitsyne : « Les hommes n’étant pas dotés des mêmes capacités, s’ils sont libres, ils ne seront pas égaux, et s’ils sont égaux, c’est qu’ils ne sont pas libres. »

Il y a une idée révolutionnaire d’invention permanente qui perdure encore de nos jours. C’est une idée qui est aussi contenue dans l’idée de Progrès. Que tout reste encore à inventer. René Guénon disait : ” Il n’y a pas d’idées neuves sur terre. “

Robespierre : « Si Louis peut être le sujet d’un procès, il peut toujours être absous ; il peut être innocent : que dis-je ? Il est présumé l’être jusqu’à ce qu’il soit jugé ; mais si Louis peut être présumé innocent, que devient la Révolution ? »

Westermann à la Convention : « Il n’y a plus de Vendée : elle est morte sous notre sabre libre. J’ai écrasé les enfants sous les pieds de nos chevaux, massacré les femmes qui n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. »

Carrier (après avoir noyé 10 000 innocents dans la Loire) : « Nous ferons de la France un cimetière, plutôt que de ne pas la régénérer à notre façon. »

« Il faut que la Vendée soit anéantie parce qu’elle a osé douter des bienfaits de la liberté. »

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Le moralisme gluant de l’Occident

Il est toujours amusant et instructif de se rendre compte des contradictions de ses adversaires. Comment, de cette société moderne si fière de sa liberté, de sa façon de concevoir les choses intimes, cette société de la sensualité (quand on a bien pris soin de confondre sensualité et pornographie), émerge une société pudibonde, restrictive, voyeuriste et surtout moraliste (il faut relire ici l’essai de Jean Marie Domenach : Une Morale sans moralisme). Là où cette société moderne plénipotentiaire tente de confondre la morale du catholicisme qu’elle portraitise comme archaïque, elle developpe très rapidement des anti-corps sous la forme d’un moralisme qui ne se sent bien qu’en jugeant le voisin. C’est la morale petit-bourgeois. C’est un trait de caractère français. Mais que d’autres pays d’Europe partagent avec elle.

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